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Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/227

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Le Ciel ! oui, ce que Hennequin nomme le monde des attractions et des harmonies, le ciel que chacun fait au gré de sa dominante affective ou intellectuelle, au gré de son amour et de sa croyance, le ciel qu’entrevoit tout homme préoccupé de sa destinée d’outre-tombe !

Le Ciel ! c’est-à-dire la Résurrection, le lendemain, l’aurore, 412 le repos, le réveil, la terre des promesses et des espérances, le paradis des songes, le concert des amours, l’harmonie des arts, le trône splendide de la Liberté !

Le Ciel ! le rivage désiré, fuyant, changeant toujours, que nous distinguons à peine quand est près d’aborder le vaisseau qui nous retient captifs, entassés parmi les vagues et les écueils de cette vie mortelle !

Le Ciel que nous atteindrons ! Car notre Dieu, notre ennemi, c’est la découverte la plus prochaine qu’il nous faut faire ; notre Paradis et notre Enfer sont dans la génération qui nous pousse. Les Cieux de l’homme sont sur la terre, les Cieux de l’homme sont dans l’Humanité ! — Nous pouvons voir le Ciel !




III. — J’ai vu le ciel de l’ouvrier, de l’artiste et du savant. J’ai parcouru ses cités magnifiques, je me suis étendu dans ses parterres en fleurs ; je me suis reposé sous ses tentes de verdure, au bord des sources fraîches, près des saules parfumés. J’ai passé, joyeux, dans ses salles de fête. J’ai