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Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/32

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donné à la troisième partie l’apparence d’un retour en arrière. Quoi qu’il en soit, on regrette de voir un auteur disparaître au moment même où il vient de donner son chef-d’œuvre, et on se demande si rien de ses manuscrits n’a été conservé. S’ils sont restés entre les mains de sa veuve, il y a un très faible espoir qu’ils existent encore. Mais si ses parents, accourus à la nouvelle de sa mort, les ont emportés, ils auront été détruits par Mme Cœurderoy mère avec les livres, les lettres, etc.


Ernest Cœurderoy, par une lettre du 28 août 1859, adressée au National de Bruxelles, refusa de profiter de l’amnistie du 17 août 1859 ; on trouve la lettre dans les deux recueils des protestations des proscrits, celui de Louis Blanc (Bruxelles, J. Rozez) et celui qui fut publié à Lausanne en 1859. « Les motifs de ma résolution, dit la lettre de Cœurderoy, sont de ceux que tout homme de cœur comprendra, et qu’il serait trop long d’exposer dans un journal. Je me réserve, au surplus, de les faire connaître quand le temps m’en semblera plus opportun, et sous la forme que je jugerai la meilleure. » Voilà ses dernières paroles, fières et froides, montrant qu’il n’était au pouvoir de personne, ni de sa femme ni de sa famille (si tel était leur désir), de le faire plier.