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Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/357

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Dans l’ordre moral, de formidables problèmes ont été soulevés qui maintenant nous torturent et surexcitent notre imagination. Que d’esprits tendus sur la matière ! Que de cerveaux brùlants ! Que de physionomies contemplatives, rêveuses, inspirées ! Que de révélations téméraires ! Que d’âmes acharnées à la recherche de l’absolu ! Que de pupilles éblouies, ternies par les veilles ! Que d’ambitions, d’émulations généreuses allumées par l’ardente foi qui dévorait Archimède ! Combien aussi voudraient s’écrier : eurêka — j’ai trouvé !

J’ai trouvé ! mot flamboyant d’espoir, riche de récompenses, aiguillon du génie, gage de bonheur, assurance de repos ! J’ai trouvé ! promesse qui fait tant chercher ! !

Donc il faut que les viscères du globe, étalés devant les hommes, deviennent pour leurs esprits un livre ouvert. C’est là qu’ils apprendront les lois des transformations éternelles, de la vie future, de l’incessante résurrection de toutes les choses, de l’infinie liberté de tous les êtres ; le mode de formation de l’impondérable fluide qui produit les opérations de la pensée, les mystères de la création !

Éternité toujours jeune ! sous le voile qui les dérobe encore 494 j’entrevois tes divins charmes… Et ce voile déjà se déchire de toutes parts ! Esprit impatient qui remue, tous mes nerfs, ne m’agite plus ainsi, ne me montre pas trop de splendeurs à la fois ! De peur que fasciné, hors de moi, je ne me précipite vivant, dans tes flammes ! — Oh