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Page:Cabanès - Dents et dentistes à travers l’histoire, 1928.djvu/170

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de persil ; aussi apportait-on à la culture de ce végétal les soins les plus attentifs.

Les jeunes femmes à la mode, à Rome, veillaient à leur hygiène buccale et en prenaient souci au point de mériter les éloges des poètes. « Les soins que vous donner à cette agréable personne, leur dit Ovide, peuvent se deviner en apercevant l’incarnat rosé de ces lèvres, de vos gencives, ainsi que la brillante blancheur des deux rangées de perles qui illuminent votre petit visage. » On ne saurait être plus galant. Lorsqu’on saura de quel dentifrice les coquettes romaines faisaient usage, on sera loin de partager l’enthousiasme de l’auteur de l’Art d’aimer. Le dentifrice merveilleux dont il chante les louanges, sans le nommer, n’était autre, en effet, que de l’urine. La plus estimée venait d’Espagne, d’où on l’envoyait dans des vases d’albâtre, pour la conserver. Les Celtibériens ne se contentaient pas de se gargariser avec le liquide répugnant, ils s’en lavaient les dents, ils s’en frictionnaient tout le corps ! Plus tard, on substitua l’urine de bœuf à l’urine humaine, encore que dans certaines régions, notamment dans les campagnes reculées de la Catalogne, la première ait conservé sa faveur. Il est juste d’ajouter que toutes les Romaines n’usaient pas de ce dentifrice nauséabond. Il était encore bon nombre d’entre elles qui recouraient à des pratiques plus propres et non