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Page:Cabanès - Dents et dentistes à travers l’histoire, 1928.djvu/206

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fortune de posséder un exemplaire ; c’est ce livre que nous allons parcourir en votre compagnie, pour en extraire les curiosités qui en constituent l’attrait.

Rappelons cette pensée de Lavater, qui nous servira fort à propos d’épigraphe : « Tout ce que l’esprit humain renferme est placé sur la bouche : dans son état de repos, comme dans la variété infinie de ses mouvements, elle contient un monde de caractères. » Oui, l’ouverture de la bouche caractérise l’homme, elle exprime les passions de son âme, qu’elles soient tendres ou énergiques.

De tout temps, pourrait-on dire, chez toutes les nations civilisées, la science buccale a compté des adeptes. Le Livre des Proverbes, l’Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, en un mot la plupart des livres sacrés, contiennent des passages se rapportant à l’organe qui nous occupe. On sait l’importance qu’attribuait à la bouche Hippocrate, sous le double rapport de son hygiène et des maladies qui pouvaient l’affecter.

Aristote l’a étudiée, au point de vue des races et de la physiologie comparée. On conte que le physiognomoniste Zopire, rencontrant un jour Socrate, l’examina à la dérobée, puis dit aux gens qui l’entouraient : « Socrate est un des hommes les plus sages de la Grèce, ou, du moins, il passa pour tel. Eh bien ! je viens d’étudier ses lèvres, elles sont