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Page:Cabanès - Dents et dentistes à travers l’histoire, 1928.djvu/218

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et celles du bas sont toutes cariées. On s’aperçoit, cette année-là, qu’il existe, au maxillaire supérieur, « un trou qui, toutes les fois qu’il buvait ou se gargarisait, portoit l’eau de la bouche dans le nez, d’où elle couloit abondamment comme d’une fontaine. Ce trou s’étoit fait par l’éclatement de la mâchoire arrachée avec les dents, qui s’étoit enfin cariée et causoit quelquefois quelque écoulement de sanie de mauvaise odeur ». Dubois, le dentiste du roi, appliqua le traitement qui convenait dans la circonstance : les cautérisations au fer rouge, et la guérison s’ensuivit.

Ce Dubois était, d’ailleurs, renommé pour son adresse opératoire. Il arrachait les dents de l’auguste patient avec un élévatoire d’invention nouvelle et dont le chirurgien Dionis fait le plus grand éloge. Nous savons, par le même Dionis[1], qu’en ce qui concerne les instruments dont on se servait pour la bouche du roi et des princes, ils étaient en or ; et, ajoute le narrateur, « s’il y avoit encore un métal plus précieux, on l’emploierait à leur service, pour qu’ils récompensent magnifiquement ».

Il y avait, aux gages de Louis XIV, un autre dentiste nommé Forgeron, qui touchait 2.295 livres de gages annuels, plus 1.500 livres pour remplir le

  1. Dionis, Cours d’opérations de chirurgie, 512 et 519.