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Page:Cabanès - Dents et dentistes à travers l’histoire, 1928.djvu/265

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deux filles, toutes deux remarquables par leur beauté. Pour les mettre en garde contre les égarements qui pourraient résulter de ce don de la nature, ces demoiselles furent appelées, un matin, dans le cabinet de leur père ; elles se hâtèrent de s’y rendre. Elles s’attachèrent peu à examiner, en entrant, un grand homme, porteur d’une forte moustache, habillé d’une manière étrange, et dont les doigts étaient garnis de huit ou dix bagues en pierres fausses. Mesdemoiselles de Mazarin jetèrent un œil plus curieux vers un plat d’argent, sur lequel étaient rangés divers instruments d’acier, crochus, tranchants ou aigus. Mais comme le quidam à l’épaisse moustache et le plat d’argent ne pouvaient avoir rien de commun avec le motif qui les faisait appeler, elles ne s’en occupèrent pas davantage, et demandèrent au duc ce qu’il désirait d’elles.

— Mesdemoiselles, répondit M. de Mazarin, vous savez quel prix j’attache à la sagesse, et combien je désire que vous n’y manquiez jamais…

— Mon père, interrompit l’aînée des demoiselles, cette morale, le choix du moment, la présence de Monsieur…

— Tout cela, mes enfants, est à propos… Écoutez-moi : je connais la fragilité humaine, la subtilité du diable et l’attrait du péché… Peut-être son aiguillon séducteur ne vous a-t-il pas encore touchées, mes filles ; mais, bientôt…