Aller au contenu

Page:Cabanès - Dents et dentistes à travers l’histoire, 1928.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

retenir ; détachons-en quelques-unes, parmi celles qu’émet l’auteur, qui, sur bien des points, a devancé son temps.

Ainsi, il était alors de croyance courante que la corruption des dents s’engendrait d’un ver au creux de la dent ; Hémard déclare qu’il n’en a jamais vu et repousse cette pathogénie. Il n’ajoute pas davantage foi aux guérisons miraculeuses par la vertu de « certains billets, caractères ou charmes », suspendus au cou, et il attribue la guérison, quand elle se produit, à l’auto-suggestion.


Quiconque saura combien peuvent en nous les facultés animales, selon qu’elles sont plus ou moins agitées, ne trouvera pas cela étrange. Il verra que, par les effets de la colère, les blessés ne sentent plus leur mal, et que si la peur peut causer des maladies, elle peut aussi en guérir d’autres.

D’où vient que nous rions quand nous voyons rire, et que nous pleurons quand nous voyons pleurer ? N’est-ce pas cette forte idée qui nous rend sensibles au plaisir et à la tristesse ? On n’ignore pas qu’il arrive souvent que ceux qui sont attaqués par de grandes douleurs de dents, ayant pris la résolution de les faire tirer et allant aussitôt chez le chirurgien-dentiste, se trouvent saisis d’une crainte qui leur fait dire qu’ils ne sentent plus aucun mal, et qui les oblige de s’en retourner jusqu’à ce qu’ils soient forcés de revenir pour la même douleur, qui, quelquefois, cesse pour toujours.


Avec le matériel instrumental dont on disposait au XVIe siècle, il était quasi impossible de soigner