Aller au contenu

Page:Cabanès - Dents et dentistes à travers l’histoire, 1928.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

même les plus expérimentés ? Et Sonnet de Courval, qui s’élevait avec tant de vigueur contre ces procédés qui soulevaient sa juste réprobation, n’hésitait pas, pour sa part, à témoigner de sa crédulité à l’égard des remèdes les plus étranges. Il affirmait, avec une belle assurance, que les souffrances les plus violentes cédaient au seul toucher de la dent d’une taupe vivante ; de même que les dents des serpents, à quelque espèce qu’ils appartiennent, ont la propriété, lorsqu’elles ont été arrachées pendant que l’animal est encore vivant, de guérir les fièvres quartes.

Et ces superstitions trouvaient des adeptes non pas seulement dans le peuple, mais à la Cour elles étaient en faveur. Se trouvant en Espagne, où il avait été envoyé en mission auprès de la Reine, Brantôme fut tout à coup pris d’un violent mal aux dents. La Reine lui dépêcha son apothicaire, qui lui remit une « herbe très singulière, que, la mettant dans la main à l’intérieur et la tenant un moment, soudain le mal se passa ».

Le sceptique Gui Patin n’avait foi que dans un remède : la saignée, la bienfaisante, la divine saignée.


{{taille|J’eus hier, écrivait-il, en 1661, à son ami Falconet, une grande douleur de dents, laquelle m’obligea de me faire saigner du côté même ; la douleur s’arresta tout à coup, comme par un[sic] espèce d’enchantement. J’ai dormi toute la nuit. Ce matin, la