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Page:Cabanès - Dents et dentistes à travers l’histoire, 1928.djvu/95

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celle qu’a mise à jour la fouille des tombeaux étrusques de Corneto-Tarquinies, en 1823. Les lames d’or enveloppaient sept dents.

Le dentiste étrusque avait ce problème à résoudre : les deux incisives médianes et la petite molaire ayant disparu, comment y pourvoir ?

À cet effet,


Il disposa sa lamelle d’or, de façon à ce qu’elle formât sept anneaux juxtaposés et faisant corps tous ensemble. Il prit pour point d’appui la canine et la première incisive droites, et pour second point, la canine, la première petite molaire, et la première grande molaire du côté gauche.

Pour remplacer ces deux incisives absentes, le dentiste ne voulut pas se servir de dents arrachées à une autre personne. Les coutumes et les idées religieuses s’opposaient à ce qu’il se servît des dents d’une personne morte. Il employa une seule dent de bœuf, sur le milieu de laquelle il fit une rainure, de façon à simuler l’intervalle qui sépare deux dents. Cette grosse dent de bœuf, qui en figure deux, tient en réalité la place de trois. Peut-être le sujet n’avait-il jamais eu l’incisive latérale gauche ; ou, plus probablement, la prothèse se sera faite tardivement, à une époque où l’espace normalement occupé par les incisives s’était rétréci. En tout cas, l’incisive latérale droite et la dent de bœuf simulant deux incisives médianes, occupent la place de quatre incisives.


Le Dr Guerini, qui a eu la pièce sous les yeux, serait porté à croire que le dentiste étrusque a pris,