Aller au contenu

Page:Cabanès - La Princesse de Lambal intime.djvu/226

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LA PRINCESSE DE LAMIULLE INTIME 222 Un jour, en rentrant chez Duplay, le menuisier chez qui logeait le farouche dictateur, celui-ci trouve, sur la table de sa fiancée, « un mauvais livre ». Ayant demandé qui l’avait apporté, on lui nomme Camille Desmoulins. Sans mot dire, Robespierre en déchira les feuilles, et qui sait, ajoute celui qui a raconté le fait 4, si cette mauvaise action n’a pas couté la vie å Camille ? Mais revenons å Danton et parlons de ses relations avec la Cour. Ici, nous nous contenterons de reproduire les allégations du docteur Saiffert qui, dans des Notes et Appendices, accompagnant son « Observation » de la maladie de la princesse de Lamballe, nous a dévoilé les particularités les plus intéressantes sur la genèse d’événements restée quelque peu obscure ; ainsi se trouvent confirmées certaines tractations entre les chefs du parti révolutionnaire et les conseils de la royauté, qui nous étaient connues par ailleurs, mais que la déposition d’un témoin impartial corrobore d’autant mieux qu’elle est spontanée. Peu de temps avant les journées d’août (1792), on avait conseillé au roi de faire appel aux hommes généralement reconnus comme les idoles populaires, entre autres Pétion, Robespierre et Danton. On pensait de la sorte les compromettre aux yeux du peuple et attirer sur eux la haine de celui-ci. La reine se montra particulièrement empressée å mettre ce projet å exécution ; elle fit donc inviter successivement les chefs du parti démocratique å se rendre, å des heures fixées, chez sa surintendante, la princesse de Lamballe, sous le prétexte de s’entretenir d’affaires de la plus haute importance. Pétion accourut le premier aux Tuileries. Quelques