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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/180

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nous montre, dans les animaux, une suite d’actions qui sont bien plus inexplicables encore, suivant la théorie de Condillac. Dans ce temps, toutes les espèces sont occupées des sentimens et des plaisirs de l’amour : elles y paroissent livrées tout entières. Cependant les oiseaux, au milieu de leurs chants d’allégresse, et plusieurs quadrupèdes au milieu de leurs jeux, préparent déjà le berceau de leurs petits. Quel rapport y a-t-il entre les impressions qui les captivent, et les soins de leur maternité future ? J’insiste particulièrement encore ici sur l’instinct maternel ; parce que la tendresse des pères, dans toutes les espèces, paraît fondée d’abord presque uniquement sur l’amour qu’ils ont pour leur compagne, dont ce sentiment, toujours impérieux, souvent profond et déli-

    qui l’attachent à ces œufs pendant tout le temps nécessaire à l’incubation, et dont l’effet est de produire en lui, une espèce d’amour maternel factice, qui dure, comme celui de la poule, aussi long-temps que les petits poulets ont besoin d’une vigilance et de soins étrangers. Les coqs ne se prêtent pas à ce manège : ils ont un instinct qui les porte ailleurs ; et cet instinct tient à des circonstances évidentes, dont ce que nous avons déjà dit explique suffisamment l’action.