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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/35

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des passions, et toutes les circonstances particulières qui peuvent altérer, ou modifier leurs mouvemens.

Mais les principes de la morale privée et de l’éducation individuelle n’ont pas moins besoin de cette même lumière : ils reposent, en effet, sur la même base. Ce qui les éclaircit, est aussi ce qui peut le plus les fortifier.

Si l’aspect des désordres qui règnent dans le monde, corrompt, ou afflige les hommes légers et superficiels, une expérience plus réfléchie et plus saine prouve aux esprits attentifs, que les biens les plus précieux de la vie ne s’obtiennent que par la pratique de la morale. Le véritable bonheur est nécessairement le partage exclusif de la véritable vertu[1] ; c’est-à-dire, de la

  1. Sans doute l’homme vertueux peut être malheureux mais il seroit alors, bien plus malheureux sans le secours de la vertu ; elle seule adoucit tous les maux, et fait goûter tous les biens de la destinée humaine.