Aller au contenu

Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/450

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cependant presque entièrement étranger parmi nous, du moins presque entièrement inconnu dans notre système d’éducation[1], à mesure que cet art fera des progrès, on verra s’évanouir tous ces fantômes imposans, soit des fausses vertus, soit des faux biens, qui, trop long-temps, ont composé presque toute l’existence morale de l’homme en société. En fouillant dans les trésors cachés de l’âme humaine, on verra s’ouvrir de nouvelles sources de bonheur ; on verra s’agrandir journellement le cercle de ses destinées : et la raison n’a pas moins de découvertes utiles à faire dans le monde moral, que n’en font dans le monde physique, ses plus heureux scrutateurs.

C’est encore ainsi, qu’en même temps que l’art social marchera de plus en plus vers la perfection, presque toutes ces grandes merveilles politiques, l’objet de l’admiration de l’histoire, dépouillées l’une après l’autre du vain éclat dont on les a revêtues, ne paroîtront plus que des jeux frivoles, et trop sou-

  1. Il ne paroît avoir été cultivé systématiquement, que dans la courte époque de la philosophie grecque.