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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/524

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grande partie, de cette source féconde des idées et des affections, il n’existe nécessairement que dans quelques vues bornées et dans ses volontés brutales.

Je n’insisterai pas plus long-temps sur ce qui doit résulter de ces impressions vives, multipliées, ou profondes, d’une part ; et de ces impressions rares, engourdies, languissantes, de l’autre : de cette disposition qui, faisant éprouver le sentiment habituel d’une certaine foiblesse musculaire relative, porte nécessairement à réfléchir sur les moyens de compenser ce qui manque en force motrice, par l’emploi mieux dirigé de celle qu’on a ; d’où il suit alors qu’on pense plus qu’on n’agit, et qu’avant d’agir, on a presque toujours beaucoup pensé : et de cette autre disposition toute contraire, qui, par la conscience d’une grande vigueur, nous pousse sans cesse au mouvement, le rend indispensable au sentiment de la vie, et produit l’habitude de tout considérer, de tout évaluer sous le rapport des opérations de la force, et de son ascendant trop souvent victorieux[1].

  1. Ces inégalités d’énergie, ou d’aptitude aux diverses fonctions, peuvent se rencontrer dans le même