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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/103

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L’ivresse, occasionnée par des quantités trop considérables des boissons fermentées, a quelque analogie avec celle qui suit l’emploi des substances narcotiques et stupéfiantes : mais elle en diffère cependant par certains résultats essentiels. D’abord, elle est plus fugitive, et ne laisse après elle, que des traces foibles et momentanées de débilité dans le système nerveux. En second lieu, ces boissons ne sont pas seulement des stimulans modérés, qui s’appliquent immédiatement à l’estomac : ce sont encore des toniques doux, imprégnés, pour l’ordinaire, de substances extractives, qui tempèrent à-la-fois et prolongent leur action. Peut-être même, suivant l’opinion de plusieurs célèbres médecins, agissent-elles encore comme des antiseptiques directs, capables de prévenir les dégénérations putrides des alimens et des sucs réparateurs.

On n’observe point des effets parfaitement semblables, dans l’emploi des différentes liqueurs fermentées. Quand la partie sucrée et fermentescible se trouve unie à des principes aromatiques très-forts, comme dans les boissons que retirent quelques peuples sauvages de diverses épiceries écrasées et