Aller au contenu

Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

beaucoup de tact et de sagacité de la part du médecin, l’on ne puisse terminer et compléter la cure que par des toniques, dont l’exercice lui-même fait partie, ou dont il seconde éminemment l’action, il faut cependant commencer par des moyens tout contraires ; et tant que la vraie diathèse inflammatoire dure, prescrire un repos presqu’absolu.

L’effet direct de l’exercice est donc d’attirer les forces, et, si je puis m’exprimer ainsi, l’attention vitale dans les organes musculaires ; de faire sentir plus vivement à l’individu, et d’accroître l’énergie de ces organes ; de multiplier les impressions extérieures, et d’en occuper tous les sens à-la-fois ; de changer l’ordre des impressions internes, et de suspendre le cours des habitudes, contractées pendant le repos. Ainsi, l’exercice, sur-tout l’exercice pris en plein air, à l’aspect d’objets nouveaux et variés, n’est point favorable à la réflexion[1], à la méditation, aux travaux

  1. En général, l’exercice donne un surcroît d’activité au cerveau ; c’est ce que Pline le jeune, avoit observé sur lui-même : Mirum est ut animas agitatione motuque excitetur. Montagne avoit fait la même