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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/132

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de la sensibilité, acquièrent une prédominance notable sur celle qui ne sont, à proprement parler, qu’une suite de mouvemens. Aussi, remarque-t-on que, toutes choses égales d’ailleurs, la tête est plus active chez les hommes qui vivent dans l’inaction, à moins que leur repos ne soit coupé par des intervalles d’activité très-grande. Les sentimens, tout ensemble vifs et profonds, appartiennent encore aux personnes que les impressions et les mouvemens extérieurs ne tirent pas sans cesse hors d’elles-mêmes. Cependant le repos, ou plutôt le sommeil, qu’on peut en considérer à plusieurs égards, comme le dernier terme, produit souvent des effets tout opposés. Quand le sommeil est habituellement trop long, il engourdit le système nerveux ; il peut même finir par hébéter entièrement les fonctions du cerveau. On verra sans peine que cela doit être ainsi, si l’on veut faire attention que le sommeil suspend une grande partie des opérations de la sensibilité, notamment celles qui paraissent plus particulièrement destinées à les exciter toutes : puisque c’est d’elles que viennent les plus importantes impressions ; et que, par l’effet de ces impressions même, dont la pensée