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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/149

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qui s’y livrent, sont ordinairement environnées.

Dans les ateliers clos, sur-tout dans ceux où l’air se renouvelle avec difficulté, les forces musculaires diminuent rapidement ; la reproduction de la chaleur animale languit ; et les hommes de la constitution la plus robuste, contractent le tempérament mobile et capricieux des femmes. Loin de l’influence de cet air actif et de cette vive lumière, dont on jouit sous la voûte du ciel, le corps s’étiole, en quelque sorte, comme une plante privée d’air et de jour ; le système nerveux peut tomber dans la stupeur ; trop souvent, il n’en sort que par des excitations irrégulières. D’ailleurs, la monotonie des impressions qui lui sont transmises, ne peut manquer de rétrécir singulièrement le cercle de ses opérations. Ajoutez que si le nombre des ouvriers est un peu considérable, l’altération progressive de l’air agit d’une manière directe et pernicieuse, d’abord sur les poumons, dont le sang reçoit son caractère vital, et bientôt sur le cerveau lui-même, organe immédiat de la pensée. Ainsi donc, sans parler des émanations malfaisantes que les matières manufacturées, ou