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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/19

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cune exception : mais elle devient, en quelque sorte, plus frappante, et les conséquences qu’on peut en tirer sont bien plus dignes de remarque, dans l’observation des phénomènes de la vie. En effet, ces phénomènes, si compliqués et si variables, résultant toujours d’une foule de causes qui doivent agir simultanément et de concert, chacune d’elles influe sur l’action, non-seulement de chaque autre, mais de toutes, prises dans leur ensemble : chacune des autres, et toutes les autres réunies, influent, à leur tour, sur la première dont l’effet est toujours, ou complété, ou limité par le genre et le degré d’action de ces différentes forces, mises simultanément en jeu. En un mot, suivant l’expression d’Hippocrate, que nous avons déjà citée, tout concourt, tout conspire, tout consent. Ainsi donc, quand on étudie l’homme, il faut sans doute le considérer d’une vue générale et commune, qui embrasse, comme dans un point unique et sous un seul regard, toutes les propriétés et toutes les opérations qui constituent son existence, afin de saisir leurs rapports mutuels et l’action simultanée, dont résulte chacun des phénomènes qu’on veut soumettre à