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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/214

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les forces motrices : et non-seulement nous sommes sûrs que cet effet est réel et constant ; nous savons en outre, à quelles causes il doit être rapporté. Car nous avons reconnu que dans les climats brûlans, 1°. les forces, sans cesse appelées à l’extérieur, n’ont point occasion d’acquérir ce surcroît d’énergie qu’elles reçoivent de leur concentration, ou plutôt de leur balancement alternatif et continuel entre le centre et la circonférence. 2°. Les extrémités nerveuses y sont plus épanouies, et par conséquent plus susceptibles de vives impressions. 3°. L’extrême chaleur, rendant pénible toute action forte, invite à chercher constamment le repos. 4°. Les hommes y recherchent d’autant plus avidement les sensations, qu’ils sont plus sensibles ; que leur activité n’est point consommée en mouvemens musculaires ; que la nature a véritablement placé près d’eux, les objets d’un plus grand nombre de sensations agréables. 5°. Enfin, tous leurs besoins sont infiniment plus bornés ; et se sentant riches de la libéralité du sol et du climat, ces mortels favorisés par le sort, ont moins de motifs de secouer la douce paresse qui suffit à leur bonheur.