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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/27

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vivacité, l’action de la pensée devient fatigante : ils ont une sorte de dégoût général. Les hommes plus foibles et plus mobiles, éprouvent de véritables anxiétés précordiales, de l’étouffement, des éblouissemens, des vertiges : ils deviennent incapables d’attention ; ils ne peuvent suivre ni les idées d’autrui, ni même les leurs propres ; ils tombent dans la langueur et le découragement. Si cet état est moins prononcé, tous les phénomènes ci-dessus sont eux-mêmes caractérisés plus foiblement. On observe alors quelques-uns de ceux qui sont particuliers aux affections vaporeuses et hypocondriaques : des peurs ridicules, des désordres singuliers d’imagination, des tremblemens nerveux, des spasmes convulsifs, &c. J’ai remarqué chez quelques femmes délicates, sur-tout à l’époque où, dans les temps voisins de leurs règles, une sorte d’altération de l’esprit et du caractère, que l’on pouvoit, en toute confiance, regarder comme l’annonce, ou des orages, ou des vents étouffans du midi, prêts à bouleverser l’atmosphère. Cette altération étoit, au reste, facile à distinguer, de celle que la peur du tonnerre occasionne quelquefois chez certains sujets pusillanimes.