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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/274

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l’esprit porte des jugemens plus sûrs, ou les idées se multiplient, sur les objets auxquels ce sens s’applique spécialement. Il est d’ailleurs bien certain que la plupart de nos penchans tiennent au développement de certains organes particuliers. La force des bras est loin de supposer toujours celle des jambes. Les correspondances du système font que les changemens opérés dans une partie, tantôt se communiquent à tout le système, tantôt uniquement à la partie la plus sympathique, soit pour augmenter, soit pour diminuer, soit enfin pour intervertir les fonctions. Si donc, par exemple, certains travaux éveilloient souvent l’attention des organes de la génération, ces travaux augmenteroient le penchant à l’amour, ou le goût de ses plaisirs ; ils feroient naître en foule et prématurément, les idées et les habitudes qui se rapportent à cette passion. S’il y avoit, au contraire, des travaux dont l’effet constant fut de prolonger l’enfance de ces mêmes organes, ils empêcheroient long-temps de naître, et dans la suite ils pourroient affaiblir beaucoup les dispositions morales fondées sur le développement physique qu’ils auroient suspendu.