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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/288

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Eaux et des Lieux. Mais Hippocrate pensoit que l’action du climat doit être comptée pour beaucoup ; il la regardoit comme une de ces forces constantes de la nature, dont les effets sont toujours assurés à la longue, parce que l’homme ne peut guère leur opposer que des résistances partielles, et transitoires, comme lui-même : et les moyens employés pour la combattre, venant à cesser d’agir, cette action reprend toute sa force, et reproduit bientôt des phénomènes qui n’étoient, pour ainsi dire, que suspendus. Cette considération, nécessaire aux médecins et aux moralistes, ne l’est pas moins aux idéologistes et aux législateurs. Ces derniers la négligeront sans doute, quand il s’agira de coordonner ces lois éternelles et générales, dont les motifs, communs à tous les temps et à tous les lieux, sont placés par la nature, dans l’organisation même de l’homme et dans les dispositions constantes de la sensibilité : mais elle pourra leur fournir des lumières, pour le choix de certaines institutions, qui ne sauroient être les mêmes, ni produire les mêmes effets dans tous les pays.

Voici le passage d’Hippocrate dont je viens