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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/306

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aujourd’hui peut-être, aucun étonnement, si les expériences finissoient par prouver qu’il suffit que des portions de matière, dans un certain état déterminé, se rencontrent et se pénètrent, pour produire des êtres vivans, doués de certaines propriétés particulières : comme il suffit qu’un acide et une base alkaline, ou terreuse soient mis en contact, dans un état favorable à leur combinaison, pour qu’il en résulte un nouveau produit chimique, dont la cristallisation suit des lois constantes, et dont les qualités n’ont plus aucun rapport avec celles de ses élémens.

Les anciens disoient, que si la vie est la mère de la mort, la mort, à son tour, enfante et éternise la vie ; c’est-à-dire, en écartant les métaphores, que la matière est sans cesse en mouvement, qu’elle subit des changemens continuels. Il n’y a point de mort pour la nature : sa jeunesse est éternelle, comme son activité et sa fécondité : la mort est une idée relative aux êtres périssables, à ces formes fugitives sur lesquelles luit successivement le rayon de la vie ; et ce sont ces transmutations non interrompues, qui constituent l’ordre et la marche de l’univers.