Aller au contenu

Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/321

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lorsque les moyens de subsistance leur manquent, et dont les cadavres paroissent produire d’autres animalcules plus petits, lesquels en laissent eux-mêmes à leur tour, d’autres encore après eux. Et vraisemblablement, ces destructions et reproductions se succèdent ainsi, pendant beaucoup plus de temps que je n’ai pu l’observer. Mais le moment vient où les plus fortes lentilles des microscopes ne découvrent plus aucune trace de mouvement, où tout semble rentrer dans l’état de repos et d’insensibilité le plus absolu. Alors, la poudre des amandes est d’une extrême ténuité : elle a perdu les cinq sixièmes, au moins, de son volume : et l’on n’y reconnoît que quelques restes d’écorces, préservées par leur amertume et par leur qualité résineuse, de la décomposition, et de la dent vorace des animalcules. Ici, vous voyez encore la matière passer de l’état végétal à la vie, et de la vie à la mort.

Ainsi, quand d’ailleurs les découvertes des naturalistes ne diminueroient point chaque jour, par degrés, les intervalles qui séparent les différens règnes ; quand, de l’animal au végétal, et du végétal au minéral, ils n’auroient pas déjà reconnu cette multitude