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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/345

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d’appui, ni dans l’ensemble du système, ni dans les organes correspondans ; et leur cause, faute d’être renouvelée par le jeu de toute l’économie animale, s’épuise bientôt, et livre des parties devenues cadavéreuses, aux nouvelles affinités de la putréfaction.

D’autre part, si l’on ne néglige aucune des circonstances d’où résultent les opérations de l’intelligence et la formation des penchans, il n’est pas difficile de reconnoître que parmi les fonctions des organes qui se dérobent le plus absolument à la connoissance, comme à la direction du moi, il en est plusieurs dont l’influence concourt immédiatement et puissamment à ces opérations plus relevées. La manière dont la circulation marche, dont la digestion se fait, dont la bile se filtre, dont les muscles agissent, dont l’absorption des petits vaisseaux se conduit : tous ces mouvemens, auxquels la conscience et la volonté de l’individu ne prennent aucune part, et qui s’exécutent sans qu’il en soit informé, modifient cependant d’une manière très-sensible et très-prompte tout son être moral, ou l’ensemble de ses idées et de ses affections. Nous en avons vu des preuves nombreuses dans les Mémoires