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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/35

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ainsi que celui de tout autre excitant quelconque, est d’énerver sans cesse de plus en plus les organes musculaires, doit aggraver aussi de plus en plus, et ces dispositions, et cette discordance. Enfin, le goût du repos et le genre de vie indolente, inspirés par le sentiment habituel de la foiblesse et par l’impossibilité d’agir sans une extrême fatigue, au milieu d’un air embrasé, viennent encore à l’appui de toutes les circonstances précédentes, pour en augmenter les effets : car s’ils rendent, d’un côté, l’économie animale plus sujette aux états spasmodiques ; de l’autre, ils nourrissent les penchans contemplatifs, et donnent naissance à tous les écarts des imaginations mélancoliques et passionnées.

Les observateurs de tous les siècles l’ont remarqué ; c’est dans les pays chauds que se rencontrent ces âmes vives et ardentes, livrées sans réserve à tous les transports de leurs désirs ; ces esprits, tout-à-la-fois profonds et bizarres, qui, par la puissance d’une méditation continuelle, sont conduits, tour-à-tour, aux idées les plus sublimes et aux plus déplorables visions : et l’on n’a pas de peine à voir que cela doit être ainsi. L’état