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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/370

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composent l’idée de résistance, et celle des corps étrangers, et la conscience du moi : car il exécute des mouvemens qui sont bornés et contraints par les membranes dans lesquelles il est renfermé ; il a le besoin et le désir, c’est-à-dire la volonté d’exécuter ces mouvemens : et quant à la conscience du moi, on peut croire qu’il lui suffiroit pour l’acquérir, d’éprouver des impressions de bien-être et de malaise, et de tenter, pour prolonger les unes et faire cesser les autres, des efforts voulus, quelque mal conçus et vagues qu’on puisse d’ailleurs les supposer. J’ajoute que, pour recevoir la sensation de résistance, la présence des corps extérieurs ne paroît pas indispensable, puisque le poids de nos propres membres, et la force des muscles nécessaire pour les mouvoir, qui sont l’un et l’autre très-variables, ne peuvent manquer de mettre le moi dans cette même situation, d’où l’on sait maintenant que résulte pour lui, l’idée des autres corps.

Ainsi, lorsqu’il arrive à la lumière, le fœtus porte déjà, dans son cerveau, les premières traces des notions fondamentales, que ses rapports avec tout l’univers sensible, et l’action des objets sur les extrémités ner-