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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/379

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leurs rêves, à leurs passions, à leurs caprices ; qui, non contens de déterminer et de circonscrire ses attributs, veulent encore se rendre les interprêtes de ses intentions ; et loin d’interroger les lois de la nature, par lesquelles seules cette cause communique avec nous, veulent qu’on foule, pour ainsi dire, ces mêmes lois aux pieds, et vous somment, avec menaces, de préférer leur propre témoignage à la voix de l’univers.

Mais ces hommes eux-mêmes ne sont pas toujours des impies, puisqu’il en est qui sont de bonne foi.

§. xi.

Ce fut une entreprise digne de la philosophie du dix-huitième siècle, de décomposer l’esprit humain, et d’en ramener les opérations à un petit nombre de chefs élémentaires : ce fut un véritable trait de génie, de considérer séparément chacune des sources extérieures de nos idées, ou de prendre chaque sens l’un après l’autre ; de chercher à déterminer ce que des impressions simples ou multiples, analogues ou dissemblables, doivent produire sur l’organe pensant ; enfin, de voir comment les perceptions comparées et com-