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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/392

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pour que le moi s’en forme les deux idées distinctes, de lui-même, et de quelque chose qui n’est pas lui ?

À coup sûr, la statue, même en ne la considérant de cette manière, que sous le seul rapport des sensations reçues par l’odorat, n’est plus dans le réel, ce qu’elle doit être dans la supposition de Condillac, simple odeur de rose. Ainsi, par cela seul que les sens ne reçoivent point des impressions isolées, et qu’ils n’agissent point séparément les uns des autres, ils sont dans une dépendance réciproque continuelle ; leurs fonctions se compliquent et se modifient ; et les produits des sensations propres à chacun d’eux, prennent un caractère, résultant de la nature et du degré proportionnel de cette influence, à laquelle ils sont respectivement soumis.

Mais il y a plus. Des sympathies particulières lient les organes de chaque sens, avec divers autres organes, dont ils partagent les affections, et dont l’état influe sur le caractère des sensations qui leur sont propres. Plusieurs maladies du système nerveux, quelques-unes même qui portent uniquement sur l’estomac et sur le diaphragme, sont capables