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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/411

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de l’état des parties vivantes, que ces viscères sont plus sensibles, ou plus actifs : et pour peu que les circonstances favorisent leur coalition réciproque, bientôt les nerfs et les vaisseaux des derniers s’étendent et s’abouchent avec des nerfs et des vaisseaux correspondans, dont l’œil peut suivre la formation accidentelle dans cette espèce d’enduit organisé dont ils sont recouverts. C’est encore absolument de la même manière, que se forment les cicatrices, dont les matériaux, bien connus aujourd’hui, ne sont que les humeurs muqueuses habituellement flottantes dans le tissu cellulaire : en effet, ces humeurs, se mêlant à la partie fibreuse, appelée par la suppuration dans les organes enflammés, se concrètent en tissu solide, et présentent bientôt tous les phénomènes d’une vie véritable, mouvement tonique, circulation, sensibilité[1]. Enfin, les parties complètement organisées, mises en contact, sans qu’un épiderme épais, ou des humeurs aqueuses empêchent leur réunion, se collent, comme les arbres dans la greffe en approche : leurs nerfs et leurs vaisseaux respectifs

  1. On sait que Cruickshanck, et après lui Fantana, ont vu les nerfs se régénérer.