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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/420

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Ce phénomène idéologique et moral, tient encore à des causes physiques directes : il dépend d’un autre phénomène physiologique, que nous avons déjà noté plus d’une fois ; je veux dire que les êtres les plus sensibles, sont aussi les plus sujets aux maladies convulsives et aux différens désordres de la sensibilité.

§. iii.

La sympathie, en général, dérive du sentiment du moi, de la conscience, au moins vague, de la volonté : elle est même nécessairement inséparable de cette conscience et de ce sentiment. Nous ne pouvons partager les affections d’un être quelconque, qu’autant que nous lui supposons la faculté de sentir comme nous. En effet, sans cela, comment concevoir des affections ? Pour supposer qu’il sent, il faut nécessairement lui prêter un moi. Quand les poètes veulent nous intéresser plus vivement aux fleurs, aux plantes, aux forêts, il les douent d’instinct et de vie ; quand ils veulent peupler une solitude d’objets qui parlent de plus près à nos cœurs, ils animent les fleuves, les montagnes et les grottes de leurs rochers.