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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/440

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Que si l’on remonte plus haut, on trouvera que la faculté d’imiter autrui, tient à celle de s’imiter soi-même : c’est l’aptitude à reproduire, sans avoir besoin du même degré de force et d’attention, tous les mouvemens que les divers organes ont exécutés une fois ; aptitude toujours croissante avec la répétition des actes. Or, cette faculté est inséparable et caractéristique de toute existence animale : et quand on s’est fait un tableau fidèle de la manière dont la vie, par son action sur toutes les parties du système, en détermine toutes les fonctions, on conçoit facilement que cela doit être ainsi. En effet, la fibre musculaire, que nous allons prendre pour exemple, triomphe en agissant, de tous les obstacles qui s’opposent à sa contraction. Ceux de ces obstacles qui ne dépendent pas immédiatement des poids qu’elle est destinée à soulever ou à mouvoir, ne peuvent manquer de s’affoiblir à chaque contraction nouvelle : et comme elle acquiert elle-même, par cet exercice, pourvu que l’effort n’en soit point excessif, ou prolongé trop long-temps, une vigueur qu’elle n’avoit pas dans l’origine ; comme, d’autre part, les puissances vitales ne persévèrent pas seulement dans leur action