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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/448

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§. ii.

Les sensations proprement dites, sont altérées par les maladies de l’organe qui les transmet au cerveau ; par les sympathies qui peuvent lier ses opérations avec celles d’autres organes malades ; par certaines affections du système nerveux, qui ne se manifestent qu’à ses extrémités sentantes.

Dans les inflammations de l’œil, ou de l’oreille, que je prends pour exemple du premier cas, souvent les sensations de la vue ou de l’ouïe ne se rapportent point aux causes qui les produisent dans l’ordre naturel : quelquefois même elles deviennent très-distinctes et très-fortes, sans dépendre d’aucune cause extérieure véritable. Un mouvement extraordinaire du sang dans les artères de la face et des parties adjacentes, peut suffire pour présenter aux yeux des images qui n’ont point d’objet réel. Un fébricitant croyoit voir ramper sur son lit un serpent rouge : Galien, qui le traitoit conjointement avec plusieurs autres médecins, considère son visage enflammé, le battement des artères temporales, l’ardeur des yeux : il ne craint pas de prédire une hémorragie nazale