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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/450

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produites par celles de ses extrémités extérieures.

On sait que les maladies des différens organes de la digestion, altèrent presque toujours, plus ou moins, le goût et l’odorat. Les pâles-couleurs, qui dépendent ou de l’inertie, ou de l’action irrégulière et convulsive des ovaires, inspirent souvent aux jeunes filles, les plus invincibles appétits pour des alimens dégoûtans, pour des odeurs fétides. Il n’est pas rare d’observer alors chez elles, un désordre d’idées directement causé par ces appétits eux-mêmes. Certaines substances vénéneuses, en tombant dans l’estomac, portent de préférence leur action sur tel ou tel organe des sens en particulier, sans affecter sensiblement le cerveau. La jusquiame, par exemple, trouble immédiatement la vue : le napel et l’extrait de chanvre peuvent dénaturer entièrement les sensations de la vue et du tact, et cependant laisser encore au jugement, assez de liberté pour apprécier cet effet extraordinaire, et le rapporter à sa véritable cause. Plusieurs observations m’ont fait voir que l’état de spasme des intestins en particulier, soit qu’il résulte de quelqu’affection nerveuse chronique, soit