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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/458

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des ventricules, tantôt gonflés d’un sang vif et vermeil, tantôt farcis de matières noirâtres, poisseuses et délétères : et comme à de plus foibles degrés, ces désordres organiques ont été plusieurs fois accompagnés de désordres correspondans et proportionnels des facultés mentales, quand on les retrouve dans la folie maniaque et furieuse, il est difficile de ne pas la leur attribuer.

Mais l’observation la plus remarquable est celle de Morgagni[1], qui, dans ses nombreuses dissections de cerveaux de fous, avoit vu presque toujours augmentation, diminution, ou plus souvent grande inégalité de consistance dans le cerveau : de sorte que la mœlle n’en étoit pas toujours trop ferme, ou trop molle ; mais que, pour l’ordinaire, la mollesse de certaines parties étoit en contradiction avec la fermeté des autres ; ce qui sembleroit expliquer directement le défaut d’harmonie des fonctions par celui des forces toniques, propres aux diverses parties de leur organe immédiat.

C’est au moyen d’une grande quantité de

  1. J’en ai parlé dans le premier Mémoire : son importance n’avoit pas échappé à Cullen.