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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/47

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dans le passage contraire ; du moins le danger est-il d’un autre genre : et quelques expériences bien constatées me font penser que ce danger est beaucoup moindre qu’on ne le croit pour l’ordinaire. Peut-être aussi trouverions-nous dans cette simple observation, la raison directe et spéciale de la profonde mélancolie qu’éprouvent les hommes et les animaux des pays très-froids, quand on les transporte dans les pays chauds, où l’on a, jusqu’ici vainement essayé de les acclimater ; et cette autre raison plus générale, qui fait que les races humaines, après avoir commencé par couvrir les zones tempérées de la terre, et s’être répandues également du côté des pôles et du côté de l’équateur, si-tôt qu’elles ont atteint les limites extrêmes du froid, et qu’elles s’y sont habituées, reviennent rarement et difficilement sur leurs pas : tandis que les habitans des zones brûlantes s’acclimatent sans peine dans les pays tempérés, et peuvent même se familiariser assez vîte avec les froids les plus rigoureux.

Quoi qu’il en soit, nous devons nous borner à des faits très-concluans, et ne tirer que des résultats absolument incontestables. En