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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/471

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sent ne perdre qu’une foible partie de leur force et de leur vivacité. Les muscles qui meuvent les bras et les jambes se relâchent, s’affaissent, et cessent d’agir avant ceux qui soutiennent la tête ; ces derniers avant ceux qui soutiennent l’épine du dos. Quand la vue, sous l’abri des paupières, ne reçoit déjà plus d’impressions, les autres sens conservent encore presque toute leur sensibilité. L’odorat ne s’endort qu’après le goût ; l’ouïe, qu’après l’odorat ; le tact, qu’après l’ouïe. Et même pendant le sommeil le plus profond, il s’exécute encore divers mouvemens, déterminés par un tact obscur. Nous obéissons à des impressions tactiles, quand nous changeons de position dans notre lit ; quand nous en quittons une naturellement pénible, ou devenue telle par la durée de la même attitude : et cela se passe le plus souvent sans que le sommeil en soit aucunement troublé.

Si les sens ne s’assoupissent point tous à-la-fois, leur sommeil n’est pas, non plus, également profond. Le goût et l’odorat sont ceux qui se réveillent les derniers. La vue paroît se réveiller plus difficilement que l’ouïe : un bruit inattendu tire souvent de leur léthargie, des somnambules, sur qui la plus vive lu-