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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/51

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tombent alors en même temps, dans la plus grande langueur. Mais ordinairement, l’effet est passager comme sa cause. L’air se trouve même purgé par-là, de toute émanation putride et dangereuse : et si le climat est sain d’ailleurs, les corps et les esprits y reprennent bientôt leur degré d’activité ordinaire.

L’humidité de l’air a, par elle-même, des effets débilitans ; elle n’est utile quelquefois que par cette propriété : c’est-à-dire que, dans certaines circonstances, en diminuant le ton excessif du système, elle peut ramener l’énergie des organes et l’impulsion motrice, à ce degré moyen qu’exigent, et la régularité des mouvemens, et l’aisance des fonctions. Mais le plus souvent, l’humidité de l’air est nuisible : combinée avec le froid, elle altère profondément les principales fonctions, et produit des affections scorbutiques, rhumatismales, lentes-muqueuses, &c. Or, à ces affections, sont liées, comme nous l’avons vu dans un précédent Mémoire, certaines dispositions morales correspondantes : l’inertie de l’intelligence et des désirs, les déterminations traînantes et incomplètes, les goûts paresseux et le découragement.