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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/562

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plus vigoureux : les cordonniers, les tailleurs, les brodeurs, &c., &c., sont plus foibles, et plus susceptibles de toutes les impressions.

Quand les travaux, ou les violens exercices du corps, sont accompagnés de circonstances capables d’exciter vivement les passions de l’ame, ils impriment, plus ou moins, au tempérament, les habitudes du bilieux. Voilà pourquoi ces mêmes habitudes semblent familières aux hommes de guerre, et aux ardens chasseurs, particulièrement à ceux de ces derniers qui vont attaquer les bêtes farouches, dans le sein des bois et dans le fond des déserts. Quand les travaux sédentaires sont de nature à beaucoup exercer l’organe moral, et que leur continuité produit, comme il arrive communément alors, l’engorgement des viscères hypocondriaques, et de tout le système de la veine-porte, on voit, par suite, se développer, en peu de temps, non-seulement les affections nerveuses, et les bizarreries d’imagination propres au tempérament mélancolique, mais encore tous les autres désordres des fonctions, par lesquels il est pathologiquement caractérisé. C’est une observation qu’on