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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/577

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nière qu’on pût assigner à chaque organe, celles qui lui sont propres.

Cette deuxième opération est évidemment impossible ; puisque l’individu n’a point la conscience de ces impressions, ou du moins, ne l’a que confusément, et que les rapports du sentiment au mouvement y demeurent inapperçus pour lui.

La première est possible à un certain point.

§. v.

On doit rapporter aux impressions internes, 1°. les déterminations qui se manifestent dans l’enfant et dans les jeunes animaux, au moment de la naissance, et les passions qui se manifestent aussitôt sur leurs physionomies : 2°. celles qui tiennent au développement des organes de la génération : 3°. celles relatives dans certaines espèces, à des organes qui n’existent pas encore : 4°. l’instinct maternel : 5°. les effets de la mutilation : en un mot, tout ce que l’on appelle instinct, par opposition à ce qu’on appelle détermination raisonnée.

Le mot instinct, dans cette acception, a une signification très-conforme à son étymologie (impulsion intérieure) : et l’on voit pourquoi il est supérieur dans les espèces, où il est moins troublé par le raisonnement.

C’est un pas de fait. Mais il reste une grande lacune entre les impressions, soit internes, soit externes, d’une part, et les idées et les déterminations morales de l’autre. La philosophie rationnelle a désespéré de la remplir ; la physiologie ne l’a pas encore tenté :