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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/58

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un sédatif direct[1] ; qu’il le paralyse immédiatement ; et qu’impropre à l’objet spécial de la respiration, il engourdit en outre et suffoque les forces par lesquelles cette fonction s’entretient et se reproduit. Mais, loin d’éprouver des anxiétés, ou du mal-aise, les personnes qui se trouvent enveloppées d’une atmosphère de gaz acide carbonique, tombent par degrés dans un sommeil paisible, accompagné de sensations agréables : elles meurent sans avoir aucune conscience du danger de leur situation, et sur-tout sans tenter aucun effort pour s’y dérober.

Il faut observer que les gaz azote et car-

  1. C’est par cette propriété, qu’il paroît avoir produit d’heureux effets dans certaines consomptions pulmonaires. En admettant les observations attestées par quelques auteurs, comme vraies, on peut croire que la consomption se trouvoit alors particulièrement entretenue par l’excessive irritabilité de l’organe, et cette excessive irritabilité par une quantité d’oxygène relativement trop considérable dans l’air commun. Au reste, les résultats de toutes ces expériences ont encore besoin d’être confirmés par des observateurs moins prévenus. Nous avons lieu de croire que celles du citoyen Burdin jetteront plus de jour sur cette matière, et en général sur l’emploi des différens gaz comme médicamens.