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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/62

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plus mauvais régime, au régime le plus sage et le meilleur. Les habitans des pays malsains ne se trouvent pas toujours mieux d’un air plus pur : les asthmatiques, à qui les lieux aérés conviennent en général seuls, peuvent cependant quelquefois s’être fait une espèce de besoin de l’air épais et lourd auquel ils sont accoutumés ; alors, un air plus vif peut redoubler leurs accès et leur causer d’effrayantes suffocations. Enfin, l’on a vu des prisonniers, sortis sains et vigoureux des cachots infects où leurs crimes les avoient fait détenir long-temps, tomber malades, rester languissans au grand air, et ne recouvrer la santé que lorsque de nouveaux crimes les ramenoient dans leur ancien séjour, devenu pour eux une sorte de pays natal.

Au reste, ce qui est vrai par rapport à l’influence de l’atmosphère, l’est encore plus peut-être par rapport à celle des alimens et des boissons. Mais il ne s’ensuit pas de cette puissance de l’habitude, qui sans doute a ses limites comme toutes les autres, que les phénomènes dépendans du régime, ne présentent point un ordre général régulier et constant, ni qu’on ne puisse en conséquence,