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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/627

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dent : les facultés et les appétits de la combinaison sentante sont toujours soumis à ces affinités.

Des animaux, et des parties d’animaux dépourvus de nerfs, vivent et sentent : mais dans les animaux vertébrés, l’organe nerveux est le siège de la sensibilité et de la vie. C’est lui qui reçoit les impressions et imprime les déterminations.

Une observation bien importante, c’est que l’action de la sensibilité a lieu souvent sans qu’il y ait conscience des impressions. Les nerfs qui reçoivent les impressions, font agir beaucoup d’organes sans que l’individu en soit averti, sans l’intervention du centre cérébral ; et cependant la réaction de ces organes influe ensuite beaucoup sur la formation des idées et des affections, par son pouvoir sur le centre cérébral lui-même.

§. V.

Ces faits, et plusieurs autres, prouvent que le système nerveux doit être considéré comme susceptible de se diviser en plusieurs systèmes partiels.

Le nombre de ces systèmes varie suivant les espèces, les individus et les circonstances.

Peut-être dans chaque centre, il se forme une espèce de moi. Cela est vraisemblable.

Mais l’animal ne peut connoître que le moi qui réside dans le centre commun ; et il ne peut le connoître que par les impressions qui lui sont transmises et qu’il perçoit.

Car ce moi général reçoit beaucoup d’impressions qui ne sont jamais percevables pour lui, et qui pourtant influent sur lui.