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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/79

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étoient encore plus infructueux dans le temps où l’on mange la châtaigne verte. Le mélange de la viande, et sur-tout l’usage d’une quantité modérée de vins non acides, paroissent être les vrais moyens de diminuer ces effets : car la différence est plus grande encore entre les habitans des pays de bois châtaigniers, et ceux des pays de vignobles, qu’entre les premiers, et ceux des terres à bled les plus fertiles. En traversant les bois, plus on se rapproche des vignobles, plus aussi l’on voit diminuer cette différence, qui distingue leurs habitans respectifs.

Le lait, que je considère ici comme aliment, et non comme boisson, peut produire des effets très-divers, suivant le tempérament primitif, et l’état accidentel où peut se trouver l’économie animale, au moment où l’on en fait usage. Dans les changemens que le lait subit lui-même par des préparations artificielles, il devient susceptible d’agir d’une manière qui ne se rapporte plus du tout à sa nature propre. Le lait frais et pur agit sur tout le système comme un sédatif direct, non stupéfiant ; il modère la circulation des humeurs ; il porte dans les organes du sentiment un calme particulier ; il dis-