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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/85

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Quoique l’effet des narcotiques diffère de celui des purs stimulans, ces deux classes de substances ont cependant quelque analogie l’une avec l’autre. Il est aujourd’hui bien reconnu que les narcotiques sont doués d’une véritable action stimulante. Cette action n’est pas, à la vérité, simple ; ils produisent en même temps un autre effet dont la combinaison avec le premier, constitue leur vertu totale : mais c’est en cela même que consiste leur grande utilité dans le traitement de certaines maladies, leur danger dans le traitement de quelques autres, auxquelles on les avoit cru d’abord appropriés, les sensations délicieuses qu’ils procurent dans certaines circonstances, et la passion vive qu’ils inspirent bientôt aux personnes qui en font un usage familier.

Je crois nécessaire d’entrer, à cet égard, dans quelques explications.

L’économie animale forme sans doute un système où tout se correspond, où tout est lié d’une manière étroite : mais il s’en faut beaucoup que les fonctions s’exécutent et marchent toujours dans un rapport mutuel et proportionnel bien exact. Nous savons que la sensibilité de l’organe nerveux peut