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Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/182

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cahiers de la quinzaine

§. — Comprenez bien, mon jeune camarade, le sentiment qui me fait vous répondre. J’ai peur que nous ne tombions nous aussi dans des sophismes de paresse. Il ne suffit pas de dire : Je suis catholique. Il y a encore tout à faire. Il ne suffit pas de dire : Il y a des catholiques. Les catholiques ont hermétiquement la vérité en matière de foi. Ils n’ont pas le monopole du relèvement d’un peuple. En 1813 la Prusse n’était pas catholique. Et elle ne l’est pas encore.

§. — Je suis très content qu’il y ait des bons catholiques à l’École Normale. Je suis très content aussi qu’il y ait des bons protestants, et des bons juifs, et des bons libres penseurs. Vous le savez, mon jeune camarade, je ne me suis jamais caché d’aimer mieux un bon protestant qu’un mauvais protestant, et même d’aimer un bon protestant et de ne pas aimer un mauvais protestant. Car d’un mauvais protestant on ne fait jamais un bon catholique et nous en avons eu récemment et non loin de nous un exemple retentissant.

§. — Et c’est avec les bons athées, mon jeune camarade, et ceux qui ne s’y attendent pas, que la grâce fait les bons chrétiens. Et la réserve et le secret et le mystère temporel c’est précisément que nous savons bien qu’avec les mauvais athées elle ne fera jamais des bons chrétiens. Qu’avec les bons athées elle fasse des bons chrétiens, voilà le miracle et la part de la grâce

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