Aller au contenu

Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/204

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
cahiers de la quinzaine

§. — C’est dans l’Université surtout qu’il y a ce parti, cette rangée, cette barrière des hommes de soixante-dix ans, masquant toutes les avenues. Nous avons déjà vu que l’armée ne les supporterait pas. Et personne ne supporterait qu’il y en eût dans l’armée. Car on est ainsi fait qu’on redoute les défaites militaires. Et on a raison. Et qu’on ne redoute pas les défaites civiques. Et on a tort.

Masquant toutes les avenues : il est bien entendu que ce ne sont pas seulement les avenues des honneurs : on les leur laisserait. Mais que c’est aussi et que c’est surtout les avenues du pouvoir et ainsi de l’action et ainsi tout l’avenir.

Il y a notamment un parti universitaire des hommes de soixante-dix ans et plus notamment une promotion de l’ancienne École Normale qui affleure à tous les débouchés de toutes les avenues. Est-ce trop demander que de demander qu’ils se retirent enfin,


Jouissez du repos que vous donne le maître.

§. — Ils sont censés nous commander. Ou plutôt ils ne sont pas censés nous commander. Ils sont censés être nos chefs. Comme ils font du grec, ex officio, on croit qu’ils sont les chefs du grec. Et du latin, les chefs du latin. Et du français, les chefs du français. Et alors ils nous empêchent de tirer. Si ça devait durer trop longtemps, mon Dieu je ne dis pas que nous tirerions sur eux. Nous sommes bien incapables d’un tel méfait, que de tirer sur nos chefs. Mais nous tirerions sur

200