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Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/240

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cahiers de la quinzaine


nous avons l’impression que nous allons culbuter sur des événements d’une amplitude inouïe. C’est bien la vieille querelle du monde antique contre les barbares mais par une espèce d’accroissement peut-être infini en profondeur le monde antique est devenu le monde latin et le monde romain et le monde chrétien et le monde catholique. Mais ce qu’il y a certainement de tout à fait nouveau dans cette situation que l’on nous a faite, dans cette situation dont on nous a honorés, c’est son amplitude, et c’est sa nouveauté même.

§. — Il est permis de dire que depuis la création du monde on n’avait jamais vu un peuple tenir huit ou neuf cent mille hommes sous les armes en temps de paix. Et autant dire un million. Et on n’avait sans doute jamais vu un peuple, au sens moderne de ce mot, s’imposer en temps de paix une contribution de guerre de plus de un milliard.

§, — Telles sont les conditions que l’on nous a faites. J’avais commencé d’indiquer quelques traits de cette situation, nouvelle dans toute l’histoire du monde, dans un cahier, ou plutôt dans quelques pages que j’avais intitulées Louis de Gonzague. Cette situation n’a pas cessé depuis de tenir pour ainsi dire sa plénitude et de sortir son plein effet.

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